Critique de l'album Phrazes For The Young de Julian Casablancas § Albumrock (2024)

Alors voilà, Julian, ses potes des Strokes, il en avait marre. Oui, certes, ils nient, tout va bien, ils sont heureux de se retrouver en studio, personne n'a envie de frapper personne. Reste qu'un album solo quand un groupe est censé bien marcher, ça sent le "ils ont pas voulu de mes compos mais moi, je les aime bien, alors puisque c'est comme ça, je sors mon album à moi, rien qu'à moi." Résultat, voici Phrazes For The Young, premier opus en solitaire de Julian Casablancas, LA voix de The Strokes. L'occasion de savoir si le garçon est capable de faire seul ce qu'il fait si bien accompagné, ou si les magistrales compositions d'Is this It ne doivent pas plus à une alchimie de groupe qu'à un seul homme. A l'écoute du premier single, on a plutôt envie d'aller vers la première proposition, mais l'album réserve bien des surprises.

Déjà, on se dit qu'avec huit titres, Julian ne s'est pas trop foulé. Bon certes, ils flirtent tous plus ou moins avec les cinq minutes, mais quand même, ça renforcerait presque l'idée que le garçon a vraiment fait un album de "ce que mes potes ne voulaient pas". Pourtant, à l'écoute de "Out Of The Blue", on se dit que le titre aurait pu avoir sa place dans le dernier album du groupe. Tout y est, de la rythmique aux bidouillages électro, il manque juste un peu de pêche, une batterie plus accrocheuse, une guitare plus affutée, mais l'esprit est là.

Et puis arrivent les synthés façon années 80 de "Left And Right In The Dark" sur lesquels se pose une rythmique de la même époque, tendance Indochine. Non, ce n'est pas une blague. Heureusem*nt, cela se calme au fil du titre, jusqu'à un refrain plutôt sympa, où Julian s'amuse. Reste que le titre, s'il tente de surfer sur le revival du synthé et de la power pop, loupe sa référence et sombre dans la vieille pop tendance "Démons de minuit". Et il ne sera pas le seul. Ainsi "11th Dimension" commence dans la même optique, avec cette fois un côté Bananarama. La seule chose qui nous raccroche aux années 2000, c'est la voix de Julian, qu'on reconnait trop pour se perdre. Reste que le contraste est surprenant, déroutant, et pas forcément agréable. Le chanteur semble nager en pleine nostalgie eigthies, et l'auditeur fait une overdose de synthés et de boite à rythme.

Et quand cela se calme, c'est pour mettre le synthé en mode "orgue d'église". "4 Chords Of The Apocalypse" est une ballade plutôt réussie... à partir de la deuxième moitié. La première, très anodine, laisse finalement place à une petite explosion de voix et de sons, et aux guitares électriques que l'on a envie d'embrasser tant leur présence a manqué. Et elles restent, pour ouvrir "Ludlow St", avant d'être rejointes, puis remplacées, par les claviers. Oui, forcément. Mais là, surprise, c'est pour enchaîner sur une rythmique en trois temps qui transporte dans un vieux saloon. Une mélodie ponctuée de glockenspiel, très agréable et franchement réussie. Un titre plus sobre, sans fioritures inutiles, simplement bien arrangé et bien construit. Enfin !

Après celà, Julian semble reparti sur une autre dynamique, et livre "Rivers Of The Brakelights", un titre enlevé, à la batterie survitaminée, où les synthés sont là sans en faire trop. Même le petit pont de bidouillage électro vient relever et non étouffer la mélodie. Alors, quand le très bon "Glass" commence, on n'est plus surpris d'entendre une bonne composition, assez calme mais très bien construite, riches en percussions et portée par la voix de Julian (qui d'ailleurs, à parfois des intonations dans les aigus qui font penser à Jared Leto. Bizarre). Pour finir, "Tourist" commence comme une ballade rock, jusqu'à ce que les synthés d'Ulysse 31 ne se pointent. Le mélange entre cette rythmique très posée et les sonorités électro est singulier, mais passe plutôt bien.

Il y a deux Julian dans Phrazes For The Young, le jeune mec à la nostalgie des eighties et le rockeur surdoué. Dans un premier temps, le gamin l'emporte, et bousille consciencieusem*nt le travail du deuxième. Puis le rockeur reprend le dessus, livrant quelques bonnes compositions, jusqu'à ce que les deux facettes trouvent un compromis, sur le dernier titre. Au final, Julian livre un album très inégal. Comme s'il avait manqué quelques personnes pour retenir les éclairs de génie et laisser le reste aux oubliettes.

Critique de l'album Phrazes For The Young de Julian Casablancas § Albumrock (2024)

FAQs

Does Julian Casablancas like the Beatles? ›

Julian Casablancas

It should be obligatory for every musician to study the work of The Beatles. However, The Strokes frontman Julian Casablancas somehow missed that memo and has never felt inclined to explore their back catalogue.

What kind of singer is Julian Casablancas? ›

Julian Casablancas
Musical career
GenresIndie rock post-punk revival garage rock revival new wave experimental rock neo-psychedelia
Member ofThe Strokes The Voidz
Websitejuliancasablancas.com
8 more rows

Does Julian Casablancas write his own music? ›

In Casablancas' 20+ year career, he wrote the Strokes most iconic songs and released six albums with the band.

Who was the most unpopular beatle? ›

Lennon earns 27% of the vote, while Harrison (17%) and Starr (11%) take third and fourth place. Despite being the favorite of one in four, Lennon is also the least favorite Beatle of nearly half (49%) of people who say they are "not a fan" of at least one of the band members.

Did John Lennon love Julian? ›

Shortly before he died, The Beatles legend John opened up about the difference between Julian and Cynthia and his second marriage to Yoko and their young son Sean Lennon. “Sean is a planned child, and therein lies the difference,” he said. “I don't love Julian any less as a child.

What does Julian Casablancas do to his voice? ›

The gravely croon of Julian Casablancas is synonymous with his signature use of distortion. While many older recordings feature distorted vocals, this was an often unintentional byproduct of pushing tape machines and mixing consoles past their capacity for clean recording and into overdrive.

Who was Julian Casablancas inspired by? ›

Casablancas has cited the Doors as an inspiration for him to start a music career, and Lou Reed of the Velvet Underground as a major influence on his lyrics and singing style: "The way Lou Reed wrote and sang about drugs and sex, about the people around him – it was so matter-of-fact," Casablancas stated in a Rolling ...

Did Julian Casablancas take voice lessons? ›

Julian Casablancas Took Voice Lessons.

Does Julian Casablancas speak Danish? ›

Married Juliet Casablancas, his manager's assistant. In an interview, he said that he believed The Velvet Underground was a better group than The Rolling Stones. In an interview, he said that his favorite song of all time is Sam Cooke's "A Change Is Gonna Come". He can speak some Danish and some Spanish.

Is Julian Casablancas a baritone? ›

Julian Casablancas is a baritone, but don't worry if your voice is not in the same range—most important is that you are comfortable with the notes.

Are The Strokes touring in 2024? ›

Find information on all of The Strokes's upcoming concerts, tour dates and ticket information for 2024-2025. Unfortunately there are no concert dates for The Strokes scheduled in 2024.

Who famously turned down The Beatles? ›

Many have speculated about who made the decision to reject the Beatles. While various accounts of the audition have been published, most agree it was either Dick Rowe, Mike Smith or Tony Meehan.

Who was The Beatles favorite American artist? ›

When John Lennon and Paul McCartney held a press conference in 1968 to announce the formation of the Apple Corps, Lennon was asked to name his favorite American artist. He replied, "Nilsson". McCartney was then asked to name his favorite American group. He replied, "Nilsson".

What artists did The Beatles admire? ›

Instead, while John Lennon and Paul McCartney found inspiration early from Chuck Berry, the Everly Brothers and Buddy Holly, most obviously, the earliest original songs that made it into The Beatles' sets — “Ask Me Why,” “I Saw Here Standing There,” “The One After 909,” “There's A Place” and “Misery” — drew from barely ...

Who was the attractive Beatle? ›

Paul McCartney is often considered the most attractive member of The Beatles, known for his boyish charm and cute looks.

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